
La Nouvelle Care, une ligne de lingerie 100% dédiée aux femmes concernées par le cancer du sein pour (re)prendre confiance.
17 octobre 2025
Parce-que la lingerie peut aussi accompagner la guérison, La Nouvelle a imaginé La Nouvelle Care, une ligne inclusive pensée pour redonner confiance aux femmes après un cancer du sein. Développée par notre équipe de production, représentée par Lola Amiel, en collaboration avec le Dr Monique Cohen, sénologue à l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille, cette collection conjugue technicité, durabilité, confort, délicatesse et féminité.
Retour sur une aventure faite d’engagement et de solidarité.
La ligne La Nouvelle Care est née du désir de la marque de proposer une lingerie inclusive qui puisse accompagner toutes les femmes, y compris celles ayant traversé un cancer du sein. Comment s’est passée votre rencontre ?
Lola Amiel : J’ai rencontré Monique Cohen alors que j’avais déjà en tête l’idée de créer une ligne de lingerie post-opératoire. Nous avons échangé, et comme il me semblait absolument indispensable d’avoir le retour d’une professionnelle pour que cette ligne soit la plus adaptée possible, je lui ai rapidement proposé de participer au projet et de nous conseiller.
Monique Cohen : C’était la bonne rencontre au bon moment. J’aimais déjà beaucoup La Nouvelle, dont j’étais cliente, et je me disais souvent qu’une telle marque devrait proposer une ligne adaptée pour les femmes atteintes d’un cancer. Nous sommes très souvent confrontés à cette question en consultation, et jusqu’à présent, les soutiens-gorges que nous pouvions proposer à nos patientes étaient des modèles “médicaux” vendus en pharmacie, assez classiques dans leur forme et pas très joyeux. Or, une femme, après un cancer du sein, a besoin et envie d’être habillée joliment. En effet, la lingerie post-opératoire est souvent perçue comme très fonctionnelle et médicale.
Pourquoi était-il important, selon vous, que ces femmes aient accès à une lingerie confortable mais également belle et féminine ?
Monique Cohen : Il faut savoir qu’il y a énormément de patientes atteintes d’un cancer du sein : environ 60 000 nouveaux cas par an, dont beaucoup de femmes jeunes. Nous avons la chance de traiter cette maladie avec un bon pronostic — 90 % des patientes guérissent — mais elles doivent ensuite vivre avec les séquelles des traitements, notamment la mastectomie. Ces séquelles peuvent être très lourdes sur le plan social. Pouvoir leur proposer un soutien-gorge qu’elles achètent dans un magasin de lingerie comme leurs amies, et non en pharmacie, c’est important. C’est une manière de ne pas les stigmatiser, de leur permettre de retrouver une vie “normale” après la maladie. Elles aussi ont droit à cette touche de féminité, à ce joli soutien-gorge qu’on devine sous une chemise ou une tunique.
Lola Amiel : J’avais vraiment ce souhait d’offrir une belle lingerie post-opératoire, car c’est un sujet qui me tient personnellement à cœur. Et je suis convaincue que, pour guérir, la dimension psychologique est essentielle. Il faut retrouver l’estime de soi. Et cela passe par le fait de pouvoir se regarder à nouveau, se sentir belle, féminine, malgré la perte d’un sein.
Monique Cohen : Oui, tout à fait, guérir, ce n’est pas seulement éliminer la maladie. C’est retrouver une qualité de vie, une image de soi, une place dans la société. L’esthétique, le fait de pouvoir s’habiller normalement, c’est fondamental. Cette lingerie participe à cette reconstruction-là. Ce n’est pas un détail : c’est un véritable soin de soi.
Comment avez-vous concrètement conçu ensemble des sous-vêtements adaptés à ces femmes ?
Monique Cohen : Quand j’ai accepté de participer au projet, l’équipe de La Nouvelle avait déjà énormément réfléchi au sujet, donc je n’ai pas eu besoin de beaucoup les guider. J’ai plutôt été impressionnée par la maturité de leur travail. Nous avons simplement apporté quelques ajustements, notamment grâce aux patientes qui ont accepté de tester les modèles.
Lola Amiel : Oui, nous avons fait beaucoup d’essayages. Au départ, je pensais créer une seule brassière qui puisse accueillir une prothèse en silicone, comme celles qu’on trouve en pharmacie. Mais à force d’essayages et d’échanges, je me suis rendu compte que beaucoup de femmes n’avaient pas toujours envie de porter une prothèse en silicone. Certaines la mettent le soir pour sortir, mais pas forcément au quotidien, car c’est lourd et parfois gênant. Nous avons donc créé deux brassières : la brassière Hope, qui permet de glisser une prothèse, et la brassière Faith, qui comporte des mousses compactes amovibles de différentes tailles pour équilibrer la silhouette. À chaque évolution technique, j’avais envie de lui montrer, de partager les avancées.
Monique Cohen : C’était important d’avoir des mousses de différentes tailles, car souvent, après une reconstruction, il existe une asymétrie entre les deux seins. De plus, une reconstruction se fait rarement en une seule étape. Parfois, il faut deux, trois, voire quatre interventions. Le fait de compenser avec les mousses permet de s’habiller plus confortablement en attendant les autres temps de reconstruction.
Y avait-il d’autres préconisations médicales à prendre en compte : sur les matières, les coupes, les coutures ?
Lola Amiel : Le choix des matières était primordial. Il fallait que les doublures soient hypoallergéniques, légères comme une seconde peau. Chaque brassière est donc doublée dans une matière spécifique. Ensuite, les coutures sous le sein et au niveau de l’aisselle devaient être extrêmement douces : le fil ne devait ni gratter ni piquer. Nous avons donc fait en sorte que la couture soit “prise en fourreau”, c’est-à-dire intégrée à l’intérieur du tissu, pour qu’il n’y ait rien de blessant. Pour la brassière Hope, le Dr Cohen nous a conseillé de croiser davantage le décolleté pour éviter que la cicatrice soit visible, et de concevoir des bretelles suffisamment larges pour bien soutenir la prothèse sans blesser l’épaule. Nous voulions que ces modèles soient confortables, tout en conservant la touche féminine et les imprimés colorés propres à La Nouvelle. Ce qui a été une vraie chance dans notre projet, c’est que notre façonnier, basé en Tunisie, travaille déjà depuis longtemps sur de la lingerie post-opératoire. C’est un atelier très engagé, avec une vraie expertise sur ces questions. Il connaissait parfaitement les contraintes liées aux cicatrices, aux matières, au confort.
Monique Cohen : C’est ce qui rend ce projet si particulier : tout a été fait avec beaucoup de soin, de bienveillance et d’attention, du dessin à la fabrication.
À qui s’adresse la ligne La Nouvelle Care ?
Monique Cohen : Cette ligne s’adresse surtout à des femmes jeunes, jusqu’à 50 ou 60 ans. Des femmes qui ont envie, après la maladie, de s’habiller joliment, d’être coquettes. C’est la population qui a le plus besoin d’être accompagnée, car l’incidence du cancer du sein augmente chez les femmes plus jeunes.
Lola Amiel : Mais nous voulions aussi que la brassière Faith puisse être portée par toutes les femmes, pas seulement celles qui ont été opérées. Elles peuvent retirer ou ajouter les mousses selon leurs envies. C’était important pour nous de ne pas enfermer ces femmes dans une catégorie “malade”, et de proposer une lingerie inclusive, qui puisse être portée par toutes.
Quels ont été les premiers retours des patientes ?
Monique Cohen : Je ne l’ai pas encore présentée à toutes mes patientes, mais j’en ai beaucoup parlé à mes collègues sénologues de l’Institut Paoli-Calmettes. Elles ont été emballées par le projet, très séduites à l’idée de pouvoir proposer cela à leurs patientes. Beaucoup ont trouvé que c’était une belle initiative.
Lola Amiel : De notre côté, les femmes qui ont vu et testé les premiers modèles ont été enchantées. Elles trouvent que cela apporte enfin un peu de fraîcheur et de modernité à la lingerie post-opératoire, car ce qu’on trouve aujourd’hui en pharmacie est souvent beige et tristounet. Elles sont aussi ravies de pouvoir acheter leur lingerie ailleurs qu’en pharmacie, comme n’importe quelle autre femme.
Pour terminer, comment peut-on soutenir l’Institut Paoli-Calmettes au quotidien ?
Monique Cohen : 10 % des bénéfices des ventes de la ligne La Nouvelle Care seront reversés à l’association Be.Cause Club, indépendante de l’IPC. De notre côté, nous avons une association partenaire, T’Hâtez-vous qui œuvre pour la lutte et la prévention du cancer du sein, et que chacun.e peut soutenir via des dons.
*l’association Be.Cause qui propose des soins supports aux femmes touchées par la maladie.
Crédit photo : Nicolas Vallauri